Pendant des années j’ai fui, sans savoir ce que je fuyais.
J’ai cru que si je courais plus loin que l’horizon, les ombres du passé
s’écarteraient de ma route. J’ai cru que si je mettais assez de distance, les
voix dans ma tête se tairaient pour toujours.
La vie accorde à chacun de nous quelques rares moments de bonheur total. Ce
sont parfois des jours, parfois des semaines. Parfois même des années. Tout
dépend de la chance. Leur souvenir nous accompagne à jamais et se transforme en
une contrée de la mémoire où nous tentons de retourner le reste de notre
existence sans jamais y parvenir.
Carlos Ruiz Zafón, Marina
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