« La vie accorde à chacun
de nous quelques rares moments de bonheur total. Ce sont parfois des jours,
parfois des semaines. Parfois même des années. Tout dépend de la chance. Leur
souvenir nous accompagne à jamais et se transforme en une contrée de la mémoire
où nous tentons de retourner le reste de notre existence. » Carlos Ruiz Zafón, Marina
Le 26 avril 2014, balade dans les Borjs mais aussi balade dans l’enfance.
Je revoyais la maison de mes grands-parents à travers les patios, les portes,
les fenêtres, les escaliers, le toit, les étagères, les horloges, les meubles… Il ne reste
que de vagues souvenirs… Les héritiers l’ont
vendue…
Je voyais et j’admirais cette vaste demeure imposante de ses murailles !
Ce Borj, ce nom arabo-sfaxien emprunté à
la forteresse !
Tout a commencé par le mot « El Borj » et me voilà conduite
vers le circuit culturel « SOS Borj en péril ».
Dès que j’ai franchi le seuil de la porte, je me suis vue dans ma
mémoire… Mes larmes ont coulé… J’ai vu mon passé revenir avec regret… Je me
suis attardée devant la fenêtre en fer forgé… Je l’ai admirée puis je l’ai
éternisée par mon appareil ! Non !!! Elle est déjà gravée dans l’appareil
photo de ma mémoire mais elle jaillit de nouveau comme si elle cherchait l’indice qui la transportait ailleurs…
J'étais fascinée par les
différents arcs de ce métal... Je voyais une énigme derrière chaque motif...
Chaque vitre raconte une vie... Chaque reflet est un voyage dans la mémoire...
En entrant dans le patio, l’étagère fixée au mur me rappelait celle de
mes grands-parents… une œuvre d’art que ma mère avait héritée de ses parents,
une pièce artistique que j’ai restaurée de mes propres mains afin de faire
renaître les motifs usés par le temps…
Etagère chez Borj Echaffai
Le tamis !
Décor au tamis chez Borj Rekik
Qui d’entre nous, ayant vécu au Borj, n’a pas de souvenirs avec les tamis ?
C’était le jour de « Fetlèn el aoula » ; toutes les
femmes se réunissaient, de bon matin, chacune avec son tamis, pour aider la
maîtresse de la maison à faire glisser tendrement les grains de semoule,
mélangés à l’eau salée, pour les transformer en couscous ou m’hamass. Durant
leur œuvre, les femmes s’échangeaient les histoires et se partageaient les
expériences…
Mes cousines et moi nous nous réjouissions quand on nous donnait un
tamis de couscous pour le verser sur le drap étalé sur la terrasse… C’était pour moi, un pur moment de bonheur
quand je caressais les petites boules en train de sécher sous le soleil…
Pendant mon parcours des Borjs,
je n’ai pas raté de monter les escaliers, Je marchais sur le toit et m’évadais dans le temps et dans l’espace… Je
me réjouissais d’être seule et libre…
comme je le faisais quand j’étais enfant…
Parcours nostalgique...
Voyage dans la mémoire...
Vie dans le passé...
Larmes au présent...
Retrouvaille du temps perdu !Majdouline Borchani
Tout est dit dans ces mots-là et les images qui les accompagnent!
RépondreSupprimer« La vie accorde à chacun de nous quelques rares moments de bonheur total. Ce sont parfois des jours, parfois des semaines. Parfois même des années. Tout dépend de la chance. Leur souvenir nous accompagne à jamais et se transforme en une contrée de la mémoire où nous tentons de retourner le reste de notre existence. » Marina - Carlos Ruiz Zafón
Je dois avouer, Marie, que j'ai découvert la beauté de mon texte après l'avoir publié !
RépondreSupprimer