De sa forteresse de
Bithauli, Hazrat Mahal coordonne les attaques contre les Britanniques. Les combattants
qui ont dû fuir Lucknow et ses environs sont tous venus se ranger sous la
bannière royale, si bien que ses forces, celles de ses alliés et les
redoutables troupes de maulvi Ahmadullah Shah atteignent désormais près de cent
mille hommes. […]
La nouvelle stratégie
n’est pas d’affronter l’ennemi dans des batailles rangées mais de le harceler
de tous côtés afin d’empêcher son autorité de s’établir et son administration
de fonctionner.
La Rajmata suit en
cela les conseils donnés par Jai Lal avant leur séparation :
« N’essayez
jamais de combattre les troupes régulières britanniques, elles nous sont
supérieures en armes et en discipline, mais épiez tous leurs mouvements, gardez
les portes sur la rivière, interceptez leurs communications, leurs
ravitaillement et leurs courriers, lancez sans cesse des attaques éclairs sur
leurs camps, ne leur laisser pas un instant de répit. »
Chaque soir, lorsqu’elle
se retrouve seule dans sa chambre, Hazrat Mahal ouvre le médaillon que lui a
donné son amant, le dernier soir. Elle scrute le beau visage aux traits
marqués, du doigt elle suit délicatement le contour des sourcils arqués et des
lèvres pleines, tout son être se tend vers lui. Elle sent… elle sait qu’il est
vivant.
***
Tandis que devant
elle son corps se contracte, elle s’inquiète tant pour lui qu’elle peut
difficilement penser à autre chose. Quelques jours auparavant, en effet, un
messager est venu lui annoncer que le rajah avait été fait prisonnier le 22
mars, dernier jour de la bataille de Lucknow, et que son procès avait commencé.
[...]
... Jai Lal, mon amour...
Elle fera tout pour le sauver.
[...]
... Jai Lal, mon amour...
Elle fera tout pour le sauver.
Kenizé Mourad, Dans la ville d’or et d’argent (p 418,
419, 425 )
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