lundi 25 mai 2015

Dans la ville d’or et d’argent



   Kaisarbagh, ou «  le jardin de l’empereur », est un ensemble de palais bâtis en quadrilatère autour d’un immense parc, mêlant l’exubérance baroque de ses stucs jeunes pâle ou turquoise et de ses balcons festonnés à de hautes arches encadrées de pilastres évoquant Versailles, tandis que de multiples petites coupoles de style moghol rappelant que l’on est en Orient.  Wajid Ali Shah a voulu ce syncrétisme lorsque, prince héritier, il a fait édifier pour ses multiples femmes, favorites et danseuses cet ensemble majestueux plus grand que les palais du Louvres et des Tuileries réunis.
   Située au bout du parc orné de fontaines, de Vénus et de Cupidons de marbre blanc, la « maison des fées » est une école de musique, de danse et de chant, réservée à des jeunes filles recrutées de par le royaume pour leur charme et leur beauté, et qui forment la troupent artistique, le chœur et le corps de ballet de ce souverains épris de musique et de poésie. Lui-même excelle dans l’art de versifier, il est l’auteur d’une centaine de recueils tenus en haute estime par les spécialistes, aussi bien indiens qu’étrangers.


                                  Kenizé Mourad, Dans la ville d’or et d’argent

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