Ils s’étaient rencontrés à un colloque d’avocats auquel elle assistait
pour le compte du Daily Spectator. Elle faisait des études de journalisme et
écrivait avec le plus grand sérieux et beaucoup d’ardeur une série d’articles
sur de jeunes avocats talentueux. Jeff l’avait remarqué immédiatement et
s’était arrangé pour s’échapper et l’inviter à déjeuner. […]
Des
mois plus tard, elle lui avait reproché sa suffisance. En fait il mourrait
d’envie de passer quelques heures avec elle.
Ils achetèrent une bouteille de vin rouge, des pommes et des oranges, un
morceau de pain et du fromage. Ils louèrent un bateau à central park et se
promenèrent sur le lac, tout en bavardant. Il lui parla de son travail, elle de
ses études, de ses voyages en Europe, des étés lointains passés dans le sud de
la Californie, dans le Tennessee, et le
Maine. La mère de Daphné était originaire du Tennessee, son père, né à Boston,
était mort lorsqu’elle avait douze ans. [… ]
Ils s’amusèrent à regarder les hippopotames,
lancèrent des cacahouètes aux éléphants et allèrent voir les singes. Il voulait
la faire monter sur un poney, mais elle refusa en riant. Ils préférèrent faire
le tour du parc en calèche, puis marchèrent jusqu’à l’appartement de Daphné.
-
Voulez-vous monter une
minute ?
Elle lui souriait avec innocence, tenant le balcon rouge qu’il lui avait
acheté au zoo. […]
L’appartement de Daphné était petit, un peu triste mais convenable. Elle
lui prépara du thé glacé à la menthe. Jeff s’était assis auprès d’elle sur le
canapé. Lorsque huit heures arriva, il s’aperçut qu’il ne s’était pas ennuyé
une seconde. Il ne pouvait la quitter des yeux. Il venait de comprendre qu’il
avait enfin rencontré la femme de ses rêves.
-
Que fait-on pour le
diner ?
-
Vous n’êtes pas encore
fatigué de moi ?
Mais le temps avait passé si vite. Le soleil se couchait sur Central Park. Il ne s’étaient pas quittés
depuis midi.
-
Je crois que je ne serai
jamais fatigué de vous, Daphné. Voulez-vous m’épouser ?
La question la fit rire. Elle le regarda et remarqua l’expression
sérieuse de son visage.
-
En plus du diner ou à la
place ?
-
Je suis sérieux, vous
savez.
-
Vous êtes fou.
-
Pas du tout […] Je vous
aime, Daphné. Même si vous pensez que je suis fou. Et que vous me croyiez ou
non, nous nous marierons bientôt. […]
Il l’embrassa avec douceur puis se leva.
-
Et maintenant, je vais vous
souhaiter une bonne nuit, avant de me conduire comme un fou.
Elle rit. Elle se sentait parfaitement en sécurité. Elle savait qu’elle
n’avait rien à craindre. C’est ce qui lui avait plu immédiatement. A ses côtés,
elle se sentait heureuse, rassurée. Et elle était sensible à la force et à la
douceur qui émanaient de lui.
-
Je vous appellerai demain.
[…]
Il l’embrassa avant de partir.
Daphné se sentait envahie par un trouble inconnu. Une fois seule dans son lit, elle tenta en vain
de mettre de l’ordre dans ses idées ; toutes ses pensées allaient vers
Jeffrey.
Danielle STEEL, Il était
une fois l’amour
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