Il tint sa promesse. Le
lendemain, il l’appela vers sept heures et l’attendait à midi à la sortie du
collège.
Lorsqu’elle le vit, en descendant les escaliers, elle se sentit
intimidée. Il n’y avait plus le tumulte de la veille, ni le vin, ni la barque
et le soleil. Il n’y avait que cet extraordinaire jeune homme blond qui
l’attendait et souriait fièrement comme si était déjà à lui. Et elle l’était.
Pour toujours. Ils prirent un taxi et allèrent déjeuner au Metropolitan Museum.
Puis il la ramena au collège. Elle se sentait merveilleusement bien avec lui,
appréciant cette force mêlée de douceur qui l’avait déjà troublée la veille.
Ce soir là, ils dinèrent chez elle. Il partit tôt dans la soirée. Le
week-end suivant, ils allèrent chez des amis de Jeff dans le Connecticut,
jouèrent au tennis et pêchèrent. A leur retour, il l’amena chez lui. Pour la
première fois il la prit dans ses bras et caressa avec douceur sa peau satinée.
Ils passèrent la nuit enlacés. Mais ce n’est qu’au matin qu’ils s’aimèrent.
Daphné découvrit ce jour là les mystères de l’amour que Jeffrey lui révélait
avec une douceur infinie. Et la nuit suivante, elle s’étonna elle-même de la
passion qui la transportait.
Ils passèrent l’été, tantôt chez l’un tantôt chez l’autre, s’arrangeant
pour être le plus souvent possible en tête à tête. Mais Jeff, n’y tenant plus,
profita des vacances d’été pour emmener Daphné dans le Tennessee, où ils se
marièrent, à la fin du mois d’août. La cérémonie fut discrète. Seuls quelques
amis avaient été invités. Daphné portait une robe blanche en organdi, un grand
chapeau et un bouquet de fleurs des champs. Sa mère pleura beaucoup, partagée
entre la joie et la tristesse. Elle avait une leucémie, mais n’en avait soufflé
mot à Daphné.
Cependant, avant que les jeunes mariés ne repartent dans le Nord, elle
fit part de son état à Jeffrey. Il lui promit alors de veiller toujours sur
Daphné. Elle mourut trois mois plus tard, alors même que Daphné attendait son
premier enfant. Ils allèrent à l’enterrement à Atlanta. Daphné étant très
éprouvée par le chagrin, Jeffrey s’occupa de tout. Elle n’avait plus que lui au
monde, et l’enfant qu’elle portait.
Danielle STEEL, Il était une
fois l’amour
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