lundi 24 février 2014

N'importe où hors du monde ...



   Si Baudelaire avait pu savoir que «n'importe où hors du monde» trouverait une illustration en cette accumulation chinoise de vrai, de faux et de ni vrai ni faux, il ne l'eût pas désiré avec tant d'ardeur.
          
                                     Amélie Nothomb : Le sabotage amoureux

Le thé me soûle le cerveau en quelques secondes





   J'ai soif. Mon père me donne un billet pour acheter à boire.

 Je me promène. Pas moyen d'acheter des boissons colorées et gazeuses comme au Japon. On ne vend que du thé. «La Chine est un pays où on boit du thé», me dis-je. Bien. Je m'approche du petit vieux qui sert ce breuvage. Il me tend un bol de thé brû­lant.

 Je m'assieds par terre avec ce bol énorme. Le thé est fort et fabuleux. Je n'en ai jamais bu de pareil. Il me soûle le cerveau en quelques secondes. Je connais le premier délire de ma vie. Ça me plaît beaucoup. Je vais faire de grandes choses dans ce pays. Je gambade à travers l'aéroport en tournant comme une toupie.[…]

 La théine est en train de provoquer des feux d'arti­fice dans mon crâne. Sans en rien laisser paraître, je suis folle d'excitation. Tout me semble grandiose, à commencer par moi. Les idées jouent à la marelle à l'intérieur de ma tête.
           
             Amélie Nothomb : Le sabotage amoureux





samedi 22 février 2014

Les mots que je n’ai pu dire



   Les mots que je n’ai pu dire me connaissent mais ne sont pas à moi… Ils veulent exprimer ce que je sens… Ils tissent les vers d’un poème une fois prononcés. Ils se lisent sur mon visage, m’épuisent et m’exténuent…

  Les mots que je n’ai pu dire sont comme les cendres du feu qui jamais ne sont vraiment éteintes ou refroidies.

                    Majdouline