jeudi 15 octobre 2015

Elle veut être seule avec cette nature qui la rend à elle-même


   Ils ont dépassé Bhamdoun ; devant eux se dresse la chaîne du Liban, légèrement bleutée de brume et, se détachant dans un rayon de soleil, la cime neigeuse du Sannine.
   Selma a sauté de la voiture, elle court dans le sentier au milieu des herbes hautes et des buissons des genêts, la tête, renversée vers le ciel, les bras ouverts comme pour embrasser toute cette splendeur, l’absorber, la faire sienne, elle court, elle ne veut plus s’arrêter. Elle entend dans le lointain Orhan qui l’appelle, mais elle ne se retournera pas, elle veut être seule avec cette nature qui la rend à elle-même, lui est plus familière que l’amie la plus chère, cette nature à laquelle elle s’abandonne sans crainte d’être abandonnée, et que par tous ses pores elle sent entrer en elle, lui redonner force, intensité.
   Elle s’est jetée dans l’herbe, avidement elle en respire l’odeur humide, la tête lui tourne ; dans ses jambes, dans son ventre montent les vibrations chaudes de la terre, elle a l’impression de s’y fondre. Elle n’est plus Selma, elle est bien davantage, elle est ce brin d’herbe, et ces feuilles, et cette branche qui s’étire pour atteindre un nuage, elle est cet arbre qui plonge ses racines jusque dans l’antre obscur et mystérieux de sa naissance, elle est le bruissement de la source et son eau transparente qui fuit et toujours reste là ; elle est la caresse du soleil et le tournoiement du vent, elle n’est plus Selma, elle est, tout simplement.


            Kenizé Mourad, De la part de la princesse morte (p211,212) 



mercredi 14 octobre 2015

La chance...



«  La chance c’est tout ce que vous allez faire avec ce qui vous arrive. »

                      Aldous Huxley

mardi 13 octobre 2015

La bonté, de nos jours, n’est que stupidité...


   J’ai éloigné certaines personnes de ma vie… Oui ! Je les ai aimées d’un amour pur et sincère mais il faut qu’ils partent ! Prochainement je vais éloigner d’autres : je suis devenu plus raisonnable ! J’ai réalisé, tout simplement,  que la meilleure solution est d’agir envers les autres comme ils le font envers moi ! Je ne vais pas m’inquiéter s’ils se fâchent ou se révoltent…
   Je ne cours derrière personne ! Celui qui a besoin de moi connait mon chemin et sait où me trouver… Celui qui veut ma compagnie, qu’il reste… et celui qui veut partir, je peux lui indiquer la voie du départ !  Celui qui me respecte, je le respecte ; et celui qui ne me respecte pas, je lui apprendrai le Respect.
   La bonté, de nos jours, n’est que stupidité ! 


                                Nizar Kabbani ( Poète syrien )

                        ( Texte traduit de l'arabe par Majdouline)


 حذفت أشخاص من حياتي !! نعم أحببتهم بصدق
  ولكن من الأفضل أن يذهبوا !! 
سأحذف قريبا  أشخاص أخرين !! 
...أصبحت أتصرف بعقلانية اكثر !! و رميت تلك العواطف بعيد !! 
بكل بساطة ؛ أيقنت أن المعاملة بالمثل ... هي الحل .. 
لن أخاف علي زعل احد ؛ ولن أتطفل علي أحد ... ولن أجري خلف أحد ... 
من يريدني .. يعرف أين يجدني ... من يريد البقاء فليبقي ... 
...ومن يريد الرحيل يسرني أن أدله علي طريق الخروج ... 
من يحترمني ... سأحترمة ... ومن لا يحترمني ... سأعلمه الاحترام 
 فزمن القلوب الطيبة .. مجرد غباء لا أكثر 


            نزار قباني

jeudi 8 octobre 2015

Nizar Ali Bader ... par lui-même



   Nizar Ali Bader, sculpteur syrien ugarit. Mes ancêtres ugarits vivent encore dans mes gènes.
Pierres Safoun ( comme j’ai choisi de l’intituler en arabe حجارة صافون ) de ses couleurs naturelles, couvrent les côtes de la Syrie.
   

   Les cris sont sortis de l’utérus de la sainte terre syrienne. Oui ! Les pierres ont crié fort, si fort que tout a retentit… Les cris des nécessiteux, opprimés et fugitifs.


   
   C’est un cri contre l’injustice, l’assassinat et l’oppression. C’est aussi le cri des enfants syriens qui réclament leur droit aux études.
   

   Conçues de pierres Safoun, mes œuvres et mes créations sont sans précédant dans ce monde. Elles ont pris naissance d’un cri : oui  ! Le cri de la pierre qui réclame l’arrêt du massacre.



   Comme je suis l’élu de mes ancêtres ugarits, aucun artiste ne pourra réaliser des œuvres en pierres Safoun semblables aux miennes.

    J’ai crée plus de dix mille œuvres d’art et je continue à le faire pour prouver au monde que l’acharnement et la détermination du syrien est suprême.
         Nizar Ali Bader 

  
  
                                          Nizar Ali Bader 

mercredi 7 octobre 2015

Messages d’Ugarit

Tableau de l'artiste syrien Nizar Ali Bader

Petites pierres silencieuses
Ecartées dans la rivière…
Seules mais accompagnées
Vivantes  sans être mortes
Et entre les mains d’un artiste
Raconte…

Raconte
La douleur et le bonheur
L’exil et l’espoir…
D’un peuple tenace et acharné !

Terre, mer, ciel, étoiles…
Soyez témoins de la patience
Et de la persévérance
D’une vie continue vers l’opiniâtreté !

              Majdouline


                                               Tableau de l'artiste syrien Nizar Ali Bader



رسالة الحجر

حجارة تكلمت لما
بيد فنان رسمت
نطقت...
عبرت...
سكتت ...
وبعد طول تامل
من موطنها خرجت
و الاوطان جابت
رسالة بعث بها الحجر
عن خواطر الارض و النجوم و البحر
حجارة اوغاريتية طارت بسرعة البرق
و علمت الصمود كافة البشر

(مجدولين)