mercredi 28 août 2013

Felicità ( Le bonheur )






Le Bonheur c'est se tenir par la main et  aller loin

Le bonheur c’est ton regard innocent au milieu des gens

Le bonheur c’est rester l’un à côté de l’autre comme des enfants

Le bonheur c’est un coussin en plumes  sur l’eau d’un fleuve qui passe et qui coule

Le bonheur c'est la pluie qui descend derrière les rideaux.

Le bonheur  c’est baisser la lumière pour faire la paix.

Le bonheur c’est un verre de vin avec un sandwich.

Le bonheur c’est te laisser un mot dans un tiroir.

Le bonheur c’est chanter à deux voix.


Le bonheur ! Combien il me plait !

Ecoute dans l'air il y a déjà notre chanson d'amour qui passe...

Ecoute dans l'air il y a déjà un rayon de soleil qui passe…

Comme un sourire qui a un goût de bonheur…


Le bonheur c’est  un  soir par surprise, la lune allumée et la radio en marche.

Le bonheur c’est un mot doux, plein de cœurs !

Le bonheur c’est un coup de téléphone …

Le bonheur c’est une plage de nuit où bat une vague…

Le bonheur c’est C'est une main sur le cœur  pleine d'amour…

Le bonheur c'est attendre l'aurore pour le faire encore…

Felicità
Felicità. E' tenersi per mano, andare lontano la felicità.
E' il tuo sguardo innocente in mezzo alla gente la felicità.
E' restare vicini, come bambini, la felicità, felicità.
Felicità. E' un cuscino di piume, l'acqua del fiume
che passa e che va.
E' la pioggia che scende, dietro alle tende la felicità;
è abbassare la luce, per fare pace, la felicità, felicità.
Felicità. E' un bicchiere di vino,
con un panino la felicità:
E' lasciarsi un biglietto dentro al cassetto, la felicità
E' cantare a due voci, quanto mi piaci la felicità, felicità.

refrain:
Senti nell'aria c'è già la nostra canzone
d'amore che va…
come un pensiero che sa di felicità.
Senti nell'aria c'è già un raggio di sole più caldo che va,
come un sorriso che sa di felicità.

Felicità. E' una sera a sorpresa,
la luna accesa, la radio che va.
E' un biglietto d'auguri, pieno di cuori la felicità;
è una telefonata non aspettata, la felicità, felicità.
Felicità. E' una spiaggia di notte
l'onda che batte, la felicità.
E' una mano sul cuore, piena d'amore la felicità.
E' aspettare l'aurora, per farlo ancora la felicità
Felicità.

Senti nell'aria c'è già …









samedi 24 août 2013

L'Orient-Express


    Malgré l’heure matinale, les voyageurs se pressaient déjà autour des portes de l’Orient- Express. Et pas n’importe quels voyageurs… Des demi-mondaines couvertes de somptueuse fourrures, bien qu’on ne soit qu’au mois de septembre, des femmes qui  ressemblaient à des stars de cinéma, d’autres enfin  dont  l’élégance raffinée montrait clairement qu’elles appartenaient à des milieux influents. Les hommes qui les accompagnaient avaient tous des allures de banquiers cossus : costumes noirs finement rayé de blanc, chapeau mou et lourde chaine de montre en or accrochée, bien en évidence, à leur gousset. […]

   Avant de rejoindre son compartiment, Audrey ne put résister à l’envie de jeter un coup d’œil au wagon- restaurant. Avec ses parois couvertes de bois marqueté, ses hautes glaces biseautées et ses accessoires en cuivre parfaitement astiqués, celui- ci ressemblait plus à une luxueuse salle à manger qu’à l’intérieur d’un train. Quant au compartiment qui leur était réservé, avec ses parois de bois et ses lourds rideaux grenat, on aurait dit une bonbonnière.
   Quand vint l’heure du repas, Audrey et Charles se rendirent au wagon-restaurant où on leur servit un repas princier.


    Pour commencer, le serveur leur apporta de délicieux hors-d’œuvre et, comme ils mourraient de faim, ils dévorèrent une quantité énorme de toasts au saumon fumé. Puis ils eurent droit à du caviar et Charles  en profita pour expliquer à Audrey que cette précieuse denrée était conservée dans des wagons frigorifiques, un progrès tout récent… Le caviar fut servi d’asperges à la sauce hollandaise, de crevettes et d’un gigot d’agneau. Comme dessert, on leur servi  des profiteroles, nappées de chocolat chaud. Si bien que lorsqu’on leur apporta les cafés viennois, Audrey avoua à Charles qu’elle avait l’impression de n’avoir jamais aussi bien mangé de sa vie.


                      Danielle STEEL, La vagabonde 

jeudi 22 août 2013

Dégradation des couleurs au moment du lever de soleil à la mer de Khmara

       
                                                             Lever de soleil à Khmara


Le ruban rouge


                                                        Tableau de Vladimir Volegov

 Sur une terrasse fleurie, elle a écarté une chaise en paille… Que cherche- t-elle ? L’isolement ou la méditation ? Le ruban rouge feu, emprunté à la  couleur de la robe, passe,  sous les mouvements de ses doigts, pour un ornement au chapeau de paille.

lundi 5 août 2013

La vagabonde (extrait 2)



   Le soleil venait d’apparaître à l’horizon, embrassant le ciel, quand Charles demanda à Audrey :
-          Pour quelle raison vous retrouvez-vous à Antibes ?
   La question n’avait pas été posée sur un ton anodin. Charles semblait très désireux de savoir à quel heureux hasard il devait d’avoir rencontré Audrey.
-      Je crois que j’avais besoin d’échapper à quelques choses, répondit celle-ci en toute sincérité.
-           A  quelque chose ou à quelqu’un ?
   Audrey avait tellement l’âge d’être mariée et peut-être Charles imaginait –il qu’elle venait de vivre un amour malheureux…
-    A moi-même avant tout ! corrigea-t-elle aussitôt. Et aux responsabilités que je m’imposais.
-          Vous m’avez l’air  bien sérieuse tout d’un coup.  « Et si triste » eut envie d’ajouter Charles en résistant au désir de la prendre dans ses bras pour la consoler.
-       Cela m’arrive en effet quelquefois, reconnut Audrey en souriant. J’ai laissé à San Francisco un grand-père que j’adore et une jeune sœur qui a désespérément besoin de moi.
-         Est-elle malade ?
-       Qu’est ce qui bien pu vous faire penser ça ? demanda Audrey tout étonnée.
-          Le fait que vous avez employé le mot «  désespérément »…
-          Je me suis mal exprimée… Je voulais tout dire qu’elle manque un peu de maturité pour son âge. Et c’est de ma faute ! Quand nos parents sont morts, elle n’avait que sept ans. Je crois que je l’ai trop gâtée… C’est en tout cas ce que dit mon beau frère. […]
   Charles l’avait écoutée avec attention croissante.
-        Je comprends ce que vous éprouvez, dit-il en lui prenant la main.
   Et comme Audrey paraissait en douter, il ajouta :
-       Mes parents sont morts dans un accident de voiture lorsque j’avais dix-sept ans. Je suis alors  venu vivre aux Etats-Unis avec mon jeune frère. Sean avait onze ans à l’époque, et nous habitions chez mon oncle et ma tante. Mais j’étais bien trop indépendant pour m’entendre avec eux et, un an plus tard, je suis rentrée en Angleterre en emmenant Sean avec moi. Il n’avait jamais eu une constitution très forte et la mort de nos parents l’avait traumatisé… Il est mort de la tuberculose à quatorze ans. Et je m’en suis toujours voulu ! avoua Charles en baissant les yeux. […] Après la mort de Dean, reprit Charles, je n’ai pas pu supporter de rester à l’université : tous les jeunes gars que je rencontrais me rappelaient mon frère ! Alors, je suis parti. En Inde, d’abord… Puis au Népal. Ensuite, j’ai passé un an au Japon. C’est là-bas que j’ai écrit mon premier livre. J’avais vingt et un ans et je venais de trouver ma voie. Comme cette vie me plaisait, conclut-il en souriant pour la première fois, j’ai continué à voyager.
-       Comme je vous envie ! ne put s’empêcher de remarquer Audrey. Mon père, lui aussi, était un grand voyageur et j’ai toujours rêvé de vivre comme lui.
-        Qui vous en a empêché ?
-        Mon grand père et Annabelle, dit Audrey.
   Puis, voyant que Charles lui lançait un regard dubitatif, elle ajouta :
-       Si, à mon retour, je m’aperçois qu’ils se dérouillent très bien sans moi, j’espère bien repartir et aller un peu plus loin qu’Antibes cette fois…
-      Erreur ! corrigea Charles en souriant. C’est maintenant ou jamais qu’il faut partir.  Après, vous risquez de vous marier et d’avoir des enfants. Alors, adieu les voyages !
-       Il n’y a pas de danger que je me marie !
-     Vous me cachez quelque chose, la taquina Charles. Y aurait-il dans votre famille une tare quelconque ?
-      Grand Dieu, non ! s’écria Audrey en éclatant de rire. Seulement ? Je n’ai jamais rencontré un homme dont j’ai envie de partager la vie. Ils ressemblent tous plus au moins à mon beau- frère et ont des idées bien arrêtées sur ce qu’une femme doit faire et ne pas faire. Savoir recevoir les amis et appartenir à la Croix-Rouge sont, en général, les seules qualités qu’ils reconnaissent à une femme ! Tandis que moi, ce qui m’intéresse, c’est  de discuter politique, de voyager et de prendre des photos chaque fois que j’en ai envie.
     Charles avait écouté Audrey sans l’interrompre. Sa conception de la vie le fascinait. Elle ressemblait si peu aux femmes qu’il avait rencontrées jusqu’ici…
-     Je n’ai pas encore vu vos photos mais je parie qu’elles sont excellentes.
-         Vous dites cela pour me faire plaisir, Charles.
-       Pas du tout, Audrey ! Vous possédez toutes les qualités pour faire une bonne photographe : vous êtes sensible et perspicace, et vous aimez l’ordre.
-         En général, ce ne sont pas des qualités très appréciées chez une femme, fit remarquer Audrey. A San Francisco, à cause de ça, on m’appelait «  la vieille fille »…
   Les yeux de Charles lancèrent des éclairs.
-     Ne vous occupez pas de ce que pensent les autres ! dit-il. La vie est trop courte pour qu’on perde son temps à faire semblant d’être autre chose que soi-même.
-    Vous avez  certainement raison, reconnut Audrey. Et puisque nous en sommes aux confidences, j’aimerais bien savoir qui est Charles Parker-Scott.
-   Le contraire d’un pantouflard ! Un fana de l’aventure, si vous préférez… Au début, toutes les femmes me disent qu’elles adorent ça. Puis quelques jours plus tard, elles me laissent entendre que je devrais ma calmer un peu… Comme si je suis fait pour vivre en liberté, si on essaie de me mettre en cage, je n’ai plus qu’une envie : m’échapper.
   «  Le portrait parait assez ressemblant », se dit Audrey en se souvenant de l’impression qu’elle avait eu lorsqu’elle avait rencontré Charles pour la première fois.
-     J’ai trop souffert de la mort de Sean pour vouloir des enfants, reprit Charles, ce qui constitue aussi un sérieux handicap aux yeux de ces dames. Et le plus étrange, c’est que je me sens parfaitement heureux ainsi. […] Et vous Audrey, vous ne souffrez pas de ne pas avoir d’enfant ?
-      Pour  l’instant, je m’occupe de mon grand-père, d’Annabelle et de son fils… Je crois que ça me suffit !
   Avant de répondre, elle avait marqué une légère hésitation qui n’avait pas échappé à Charles.
-      Vous ne pourrez pas vivre éternellement à travers les autres, lui dit-il.
-     Pourquoi ce qui vous convient ne m’irait-il pas ? demanda Audrey, soudain sur la défensive.
-          Parce que moi, j’aime ce que fais, et vous non.
   Charles avait prononcé cette phrase d’une voix douce comme s’il craignait de lui faire de la peine.
-       Vous avez raison, reconnut Audrey. L’été que je viens de passer à Antibes n’est qu’un merveilleux intermède. Quand il se terminera, il faudra que je rentre à San Francisco. Vous savez bien que lorsqu’on aime les gens, il est impossible de faire les choses à moitié…
   Si Charles le savait ! Il avait aimé son jeune frère au point de tout lui sacrifier… Mais ces quinze dernières années, par crainte de perdre à nouveau un être aimé, il avait refusé de s’attacher à qui que ce soit. Et voilà qu’Audrey éveillait en lui un sentiment longtemps assoupi : il avait l’impression de lire à livre ouvert dans son âme comme elle devait lire dans la sienne.
-       Je ne sais pas ce qui me vaut le bonheur de vous avoir rencontré, dit-il soudain, mais je suis follement amoureux de vous Audrey !
   Le cœur d’Audrey s’affola dans sa poitrine. Cela faisait tant d’années qu’elle attendait de rencontrer un homme comme Charles, capable de comprendre ce qu’elle éprouvait et de l’encourager dans ses désirs les plus secrets… Et voilà que cet homme était là,  à moins d’un mètre d’elle, et qu’il ouvrait les bras pour qu’elle vienne se blottir contre lui.
-    Charles… murmura-t-elle en plongeant son regard dans le sien, moi aussi, je suis amoureuse…
   Quand Charles posa ses lèvres sur les siennes, Audrey le laissa faire et lui rendit son baiser avec une fougue qui l’effraya. Elle avait la curieuse impression d’être arrivée à un tournant de sa vie et qu’à partir de cette minute rien ne serait jamais plus comme avant.
 Charles l’entraîna à l’intérieur de la maison en la tenant tendrement par la taille et il l’accompagna jusqu’à la porte de sa chambre.
-  Combien de temps comptez-vous rester à Antibes ? murmura Audrey en ouvrant sa porte.
-     Aussi longtemps que possible, répondit Charles.
   Puis, après avoir jeté un dernier regard à Audrey, il fit demi-tour et s’engagea dans le couloir pour regagner sa propre chambre.
                 
               Danielle STEEL : La vagabonde