samedi 24 août 2013

L'Orient-Express


    Malgré l’heure matinale, les voyageurs se pressaient déjà autour des portes de l’Orient- Express. Et pas n’importe quels voyageurs… Des demi-mondaines couvertes de somptueuse fourrures, bien qu’on ne soit qu’au mois de septembre, des femmes qui  ressemblaient à des stars de cinéma, d’autres enfin  dont  l’élégance raffinée montrait clairement qu’elles appartenaient à des milieux influents. Les hommes qui les accompagnaient avaient tous des allures de banquiers cossus : costumes noirs finement rayé de blanc, chapeau mou et lourde chaine de montre en or accrochée, bien en évidence, à leur gousset. […]

   Avant de rejoindre son compartiment, Audrey ne put résister à l’envie de jeter un coup d’œil au wagon- restaurant. Avec ses parois couvertes de bois marqueté, ses hautes glaces biseautées et ses accessoires en cuivre parfaitement astiqués, celui- ci ressemblait plus à une luxueuse salle à manger qu’à l’intérieur d’un train. Quant au compartiment qui leur était réservé, avec ses parois de bois et ses lourds rideaux grenat, on aurait dit une bonbonnière.
   Quand vint l’heure du repas, Audrey et Charles se rendirent au wagon-restaurant où on leur servit un repas princier.


    Pour commencer, le serveur leur apporta de délicieux hors-d’œuvre et, comme ils mourraient de faim, ils dévorèrent une quantité énorme de toasts au saumon fumé. Puis ils eurent droit à du caviar et Charles  en profita pour expliquer à Audrey que cette précieuse denrée était conservée dans des wagons frigorifiques, un progrès tout récent… Le caviar fut servi d’asperges à la sauce hollandaise, de crevettes et d’un gigot d’agneau. Comme dessert, on leur servi  des profiteroles, nappées de chocolat chaud. Si bien que lorsqu’on leur apporta les cafés viennois, Audrey avoua à Charles qu’elle avait l’impression de n’avoir jamais aussi bien mangé de sa vie.


                      Danielle STEEL, La vagabonde 

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