mercredi 6 janvier 2016

L’ampleur des vêtements permet une liberté du corps... une noblesse...



      Celui qui dit que l’habit ne fait pas le moine ne comprend rien aux femmes. Non seulement Zahr paraît autre, mais elle se sent une autre. En endossant la robe de son pays, la robe portée depuis des siècles par ses aïeules, elle a soudain l’impression de se retrouver, la sensation que l’image que lui renvoie le miroir correspond à une image intérieure d’elle-même, qu’elle reflète sa vraie personnalité, et que jusqu’à présent, elle avait habité des vêtements étrangers. Elle qui n’a jamais beaucoup aimé son apparence, qui ne s’est jamais trouvée tout à fait à l’aise dans sa peau, pour la première fois se sent naturelle, en harmonie avec elle-même. Sa démarche, tous ses gestes se sont faits à la fois plus gracieux, moins brusqués, déliés. L’ampleur des vêtements permet une liberté du corps et des attitudes, une noblesse que n’autorisaient pas les robes ni les pantalons serrés à l’occidentale. Elle se reconnaît et elle se plaît.


              Kenizé Mourad, Le jardin de Badalpour

3 commentaires:

  1. ...Il est vrai qu'il faut savoir choisir au-delà des modes et des courants médiatiques, le vêtement dans lequel on se sent bien!...

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  2. J'ai beaucoup aimé l'image du vêtement ample qui permet une liberté du corps... une noblesse...

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